Corée du sud, le pays du "nous" - Cap Corée
Corée du sud, le pays du "nous"

Corée du sud, le pays du "nous"

26 févr. 2020

En Corée du Sud, il est commun de penser aux intérêts collectifs avant de penser aux siens. Dans cette société largement marquée par le confucianisme, le « nous » remplace ainsi le « je » ! Pour comprendre ce phénomène, on vous explique comment cette doctrine influence le quotidien des sud-coréens…

Une société où l’individualisme n’existe pas

Alors que dans les années 60, elle faisait partie des pays les plus pauvres de la planète, la Corée du Sud est très vite devenue l’une des plus grandes puissances économiques au monde ! Dans ce pays où les ressources naturelles sont inexistantes, ce sont les valeurs et richesses humaines qui font la force de la nation. Le travail, la hiérarchie et la politesse sont les valeurs que tout sud-coréen se doit de respecter.

C’est pourquoi, l’individualisme n’existe pas en Corée du Sud. Au contraire, chacun doit faire passer les intérêts de la société avant les siens et ce, qu’importe son cercle et sa classe social. L’idée du groupe est très importante pour que la société fonctionne. On le voit d’ailleurs à travers la langue coréenne qui utilise couramment le pluriel et jamais le singulier. On ne dit pas « mon pays »  ou « ma mère » mais bien « notre pays » ou « notre mère ».

L’influence du confucianisme

La Corée du Sud ne serait pas devenue une puissance mondiale moderne et dynamique sans l’influence du confucianisme ou plutôt du néoconfucianisme. Importée de Chine, cette doctrine est établie en Corée pour réprimer les motivations individualistes. Cette philosophie fait la part belle à l’éducation, au respect des anciens et à la hiérarchie. Ce qui a fait de la société coréenne, l’une des plus disciplinées.

En résulte une société d’entraide incroyable où le groupe passe toujours avant l’individu ! Au travail, les droits salariaux sont toujours défendus en groupe (par des syndicats ultra puissants). Au sein d’une famille, chaque individu se doit d’aider les anciens comme les plus jeunes. Dans une association sportive, on ne lâche pas ses coéquipiers pour un rien… En d’autres mots, il est très mal vu de faire preuve d’égocentrisme en Corée du Sud !

Les limites du confucianisme

La doctrine du confucianisme est omniprésente dans les esprits des sud-coréens. Et elle n’a pas toujours que des avantages. Lorsqu’un individu appartient à un groupe (qu’importe le domaine), il doit l’honorer et ne jamais décevoir les membres de ce dernier. En couple par exemple, il est très mal vu de se séparer. L’apparence doit toujours être soignée : les couples s’habillent en s’assortissant des mêmes couleurs, les écoles ont leurs propres uniformes etc. En fait, chaque action est conditionnée sur ce que les autres vont penser. Une quête vers la perfection qui a ses limites…

Afin d’être accepté en société, de trouver plus facilement du travail ou même l’amour, beaucoup de sud-coréens ont recours à la chirurgie esthétique. La Corée du Sud serait même le 3ème pays au monde à compter le plus d’opérations chirurgicales selon la Société internationale de chirurgie plastique et esthétique (Isaps). Les études ont même défini qu’une femme sur cinq aurait déjà franchi le cap en passant sous le bistouri !

Une  course à la réussite

  Corée du sud, le pays du "nous"  

Les racines confucéennes ont aussi fait de l’éducation, une obsession. La pression liée à la réussite professionnelle entraine un esprit de compétition éprouvant pour les travailleurs. Selon l’étude Pisa, la Corée du Sud arrive très souvent en tête en matière de performances scolaires. Le revers de la médaille ? Les étudiants sud-coréens font partie des plus malheureux ! Dans l’univers professionnel, la pression est telle que l’on voit même s’ouvrir des salles de démolition. L’objectif : payer pour se défouler et casser des assiettes et autres objets en tout genre…

Face à cette compétitivité poussée à l’extrême, la jeune génération sud-coréenne se révolte de plus en plus. Les jeunes veulent ralentir le rythme, s’affirmer et exister autrement. Alors qu’en 1980, la jeunesse se dressait contre la dictature militaire appelant à la démocratie, celle d’aujourd’hui mène un nouveau combat : celui de la liberté !

En décembre 2016, la jeunesse coréenne s’est regroupée et les manifestations ont conduit à la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye pour corruption et à l’emprisonnement du PDG de Samsung . Quelques mois plus tard, ils ont voté aux élections, un président plus populaire : Moon Jae-in. Mais ce que l’on retient le plus de cet épisode tumultueux, c’est le climat totalement pacifique des manifestations. Désormais, il ne reste plus qu’à attendre de voir comment la jeunesse va faire évoluer les choses…

Florine Dergelet

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